Place Tahrir... c'est reparti!

Des bombes lacrymogènes, mais aussi des vraies balles ont 
été utilisées depuis samedi à la place Tahrir. Photo AFP
Je l'avais écrit mercredi dernier dans ce blogue : «les frères musulmans se positionnent, mais ça ne fait pas l'unanimité. Il est donc prévu, pour ce vendredi, des manifestations à la place Tahrir.» Pendant que je visitais tranquillement Amsterdam, c'était l'enfer au Caire et dans d'autres grandes villes de l'Égypte, dont Alexandrie où j'ai séjourné la plupart du temps.

Ce matin, au moment d'écrire ces lignes, il y a eu 22 morts au Caire et plus de 1700 blessés! L'armée a tiré dans la foule avec de vraies balles. Adieu l'ambiance de la révolution de février, alors que l'armée laissait le peuple s'exprimer et que c'était des mercenaires ou les proches de Moubarak qui tuaient des Égyptiens. 

La place Tahrir est à feu et à sang depuis samedi. Photo AFP
Les affrontements les plus graves ont débuté samedi au lendemain d'une manifestation place Tahrir où des dizaines de milliers de personnes, associées aux frères musulmans, réclamaient le retrait d'une déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement. Elle exemptait en particulier le budget de l'armée de tout contrôle parlementaire.

L'armée s'est engagée à rendre le pouvoir aux civils après l'élection d'un nouveau président. La date de la présidentielle qui doit suivre les législatives du 28 novembre n'est pas encore connue et ça suscite naturellement la crainte de voir les militaires s'accrocher au pouvoir. 

Et c'est bien là le cœur du problème pour plusieurs Égyptiens qui scandent des slogans hostiles au pouvoir militaire, réclamant la chute du maréchal Hussein Tantaoui. De nombreux manifestants, la plupart en sang, ont été évacués depuis samedi, alors que d'autres scandaient «Nous ne partirons pas» et «Le peuple veut la chute du maréchal», ce militaire septuagénaire qui a été ministre de la Défense de Moubarak pendant vingt ans.



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