Luxor 1er janvier 2014


Bonne Année tout le monde! Aujourd’hui, nous avions planifié traverser le Nil pour nous rendre sur la rive ouest et visiter la Vallée des Rois. Sauf que le lendemain de la veille, nous avons si bien dormi que nous nous sommes éveillés trop tard, même pour le petit déjeuner à l’hôtel. Bref, nous avons interchangé les horaires du mercredi et du jeudi. Nous nous rendons d’abord à la mosquée qui est bizarrement intégrée au Temple de Luxor. On enlève nos souliers, comme il se doit, et on fait lentement le tour des différentes pièces, accompagnés d'un Musulman très fier de nous faire découvrir certains aspects de l'endroit. Petit bakshish (pourboire) de rigueur, pour aider les pauvres de la communauté à manger...


Puis, on poursuit au temple de Luxor, plus petit que ceux de Karnak, mais aussi fort intéressant. De l’intérieur à l’extérieur, où se trouvent encore plein d’artéfacts à classer, là encore plein de trésors. Cependant, après toutes les beautés de Karnak, il émerveille moins les visiteurs. Un conseil si vous passez par ici : visitez d'abord le temple de Luxor avant ceux de Karnak, avec le musée entre les deux.

On se rend ensuite au Musée de Luxor, à moins d’un kilomètre de là, à pied toujours. Naturellement, des dizaines de conducteurs de calèches nous ont offert le transport entre l’hôtel et le temple, puis vers le musée. Mais comme on veut bouger, on marche. Ce n’est pas les 5 LE (75¢) qui est en cause, mais bien l’exercice! Sans le savoir, on arrive cependant assez juste pour le musée, à 13h15 environ, alors qu’il ferme à 14h… On entre quand même. Il est beaucoup plus petit que celui du Caire, mais plus récent (1975 vs 1905), très bien aménagé, en accord avec les normes muséologiques, tous les artéfacts sont mis en valeur d’une façon exemplaire. Le seul malheur, c’est que je ne peux y faire des photos… N’ayant vu aucun symbole d’interdiction, je l’ai appris alors que je venais tout juste de faire une première photo. Un gardien m’approche alors et me demande de l’effacer. Je résiste, tout en rangeant mon appareil dans mon sac à dos. Il est mécontent, je le suis tout autant, lui expliquant qu’il n’y a aucun avis d’interdit. On peut visiter maintenant? On fait le tour rapidement, y découvrant même deux momies et plein d’autres objets tellement bien conservés et aménagés. On a dû accélérer le pas et réduire le temps de lecture… j’ai même discuté avec un autre gardien qui disait qu’il était 14h, alors que mon iPhone indiquait 13h55. Il nous a laissé les cinq dernières minutes, mais on nous suivait de très près.

À la sortie, un jeune conducteur de calèche nous offre de faire un tour pour une xième fois et nous propose de visiter le marché, assis bien confortablement, pour tout voir. Andréanne craque quand il explique que ça va permettre à son cheval de manger! Du chantage émotif… mais après la visite en vitesse du musée, comme nous voulons faire aussi un tour sur le Nil avant le coucher du Soleil, cette fois j’abdique. Pour joindre le geste à la parole, il ramasse un peu de fourrage vert pour éventuellement nourrir le pauvre étalon bien maigre par ailleurs. On embarque et il nous entraîne dans le marché, roulant dans corridor si étroit que les gens que nous croisons doivent pratiquement grimper sur les étals pour nous céder le passage. J’en suis mal à l’aise. Soudain, la calèche s’arrête juste à côté d’un vendeur d’épices, sans doute de connivence avec notre jeune conducteur. Alors que nous comme toujours assis, le marchand nous fait humer différents produits fort agréables et nous invite à descendre. Je trouve ça incorrect compte tenu du barrage créé par la calèche, mais personne ne semble s’en soucier, pas même les clients qui doivent difficilement contourner le véhicule. Le marchand continue son boniment. Il arrive inévitablement au safran, qu’il nous rappelle être si cher en France... ici, c’est 5 LE le gramme. D’accord, j’en prends un gramme. Il est abasourdi, il veut m’en vendre 20! Ben voyons, je n’en veux pas alors, on rembarque dans la calèche. Il est fâché, je suis fâché et j’ordonne au cocher de sortir du marché! Il accroche alors une moto avec une roue et la tire sur une dame qui passe… quel bordel!

Vous êtes sortis maintenant, sourit-il. Mais quelques minutes plus tard, il s’arrête juste à côté d’un magasin de trois étages, prétextant qu’il doit nourrir le cheval pendant que nous le visiterons : premier étage, des papyrus, deuxième des souvenirs de toutes sortes, troisième des vêtements. Les lumières s’allument. Des papyrus brillent… brillent? C’est le dernier cri, le grand chic, l’incrustation de brillants dans la peinture. Non.Tellement paradoxal avec la technique originale. De toute façon, j'en ai déjà la maison, je n'en veux pas plus… Comme le cheval mange toujours, on monte à l’étage. Le vendeur nous allume toutes les lumières en faisant son spectacle en glissant la main sur les cinq rangées de boutons. Bof! Je suis blasé, je ne veux pas être là. On essaie de me séduire avec plein de pacotilles, j’explique que c’est mon neuvième voyage en Égypte et que j’ai déjà suffisamment rapporté de souvenirs. Le vendeur se tait, on ne monte pas au troisième, on redescend vers le cheval et on exige du jeune qu’il nous ramène séance tenante à l’hôtel. Il ramasse son fourrage qu’il replace derrière lui et on repart vers l’hôtel, direct svp.

Chemin faisant, il se dit à la fois désolé, mais demande quand même le double de ce qui avait été convenu. Oh que non que je réponds. Je comprends que tu n’auras pas ta commission de tes amis puisque nous n’avons rien acheté, mais tu n’auras pas une piastre de plus. Je lui fais encore mon discours alors qu’Andréanne m’entraîne vers l’entrée de l’hôtel. Je me calme, je monte à la chambre pour recharger mes batteries… de l’appareil photo et de l’ordinateur. L’appareil photo surtout pour le coucher de Soleil. On ressort une heure plus tard, après avoir regardé quelques messages sur le Net au passage. Merci d’ailleurs pour vos vœux fort nombreux. On se laisse cette fois aborder par les capitaines qui nous offrent une promenade en felouque. On s’entend avec un capitaine d’une trentaine d’années, Mahmoud Mohamed, surnommé Zege, pour 80 LE… dont 20 LE pour le remorquage jusqu’à l’île aux bananes (Bananas Island)… ce que nous n’avions pas vu venir. Pas le coût, mais le fait que faute de vent, la felouque avait besoin d’aide.

Capitaine Zege quittant L'île aux bananes, au coucher du Soleil

L’île aux bananes… rien d’extra. Sympa, belle lumière de fin de journée, photos exceptionnelles, mais quand même un peu décevant. On est en fait très près du point de départ, en face du Sheraton de Luxor. Rien de vraiment exotique. On marche une quinzaine de minutes, on mange quelques petites bananes, puis on revient sans voile, alors que notre jeune capitaine pousse avec une grande perche pour nous éloigner du bord, puis en dérivant tranquillement. Plus d’une heure avant d’arriver à notre hôtel. Beaucoup de temps pour discuter en buvant du thé et du karkade, une infusion que j’avais déjà découverte en 1981, mais que j’aime bien retrouver en ces occasions. Le capitaine nous convainc d’utiliser à nouveau ses services pour notre visite de la Vallée des Rois le lendemain, comprenant le bateau qui vient nous chercher au quai de l’hôtel pour la traversée sur le West Bank, puis la voiture avec chauffeur pour nous accompagner toute la journée, peu importe où nous irons, le tout pour 180 LE (moins de 30$), 70 LE moins cher que ce que j’avais commencé à négocier la veille. Tope-là, on se retrouve demain matin dès 8h.

Pour le repas du soir, on choisit de manger dans un petit resto sympa sur le bord du Nil, à deux pas de l’hôtel, où on choisit des tajines, aux légumes pour Andréanne, au bœuf pour moi… ça me donne le goût de me remettre à la cuisine d’Afrique du Nord dès mon retour. Avis aux intéressés. Puis, après ce bon repas à prix abordable, on se retrouve dans le hall de l’hôtel car le signal du Wi-fi n’est pas très fort dans notre chambre. C’est triste comme c’est vide, vraiment pas beaucoup de clients… seul l’homme de ménage qui passe sa large vadrouille sur le plancher va nous rappeler qu’on devrait aller dormir, vers minuit, si on veut être en forme pour le lendemain. À suivre!

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