Enseigner le marketing sociétal en Afrique


Alexandrin  songeur. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Je reviens d’un douzième séjour à l’Université Senghor, à Alexandrie, en Égypte. La première fois, c’était en décembre 2005, au département Santé, alors dirigé par le Dr Christian Mésenge, qui m’a offert cette opportunité d’enseigner le métier que j’exerce avec passion : concepteur-réalisateur en publicités sociétales et humanitaires et en communication.

Chat errant. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Au milieu des années 70, j’ai pris goût à écrire et à mettre en page des concepts publicitaires, en commençant avec des journaux étudiants puis avec la revue du service des loisirs de Brossard, le Loisard, qui existe encore, 45 ans plus tard. Les premiers contrats de l’époque m’ont alors permis d’étudier en design à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), puis en communication à l’UdeM. Après avoir créé mon propre studio de graphisme à Saint-Lambert au début des années 80, j’ai fait une formation spécialisée en marketing à l’École des HEC Montréal et j’ai ensuite commencé à enseigner. Cela fait maintenant plus de 34 ans que je suis chargé de cours à l’Université de Montréal.

Ascenseur du Windsor Palace. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Un praticien qui donne des cours magistraux et des ateliers... pratiques! J’ai toujours cru que la meilleure façon d’apprendre, c’est d’exécuter la tâche. C’est ce que j’appelle le « savoir-faire ». Non, ce n’est pas le slogan du quincaillier Home Dépôt, c’est ma façon d’aborder l’enseignement de la communication. C’est ce que je fais à l’Université Senghor, mais aussi au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guadeloupe, en Guyane française, en Haïti, au Mali, au Sénégal et en Tunisie. Je suis en train de faire, lentement, mais sûrement, le tour du monde de la Francophonie. Et partout où je passe, je clame le slogan de Publici-Terre, l’agence de communication virtuelle que j’ai fondé en 1994 avec six autres concepteursfrancophones passionnés de la création publicitaire, Causes? Toujours!

Université Senghor. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Ces deux dernières semaines, j’ai d’abord donné une formation au département Management. J’ai fait travailler les étudiants sur une campagne ciblée aux gens d’affaires et aux dirigeants de l’Afrique francophone, qui font partie d’un continent en pleine croissance, et dont l’objectif est de créer un marché commun dont la langue commune est le français d’ici 2028. Une belle façon pour les Africains de se prendre en main et de se sortir de la colonisation des pays européens qui les ont exploités et des Chinois qui continuent de le faire présentement. « C’est une opportunité d’affaires comme il n’y en a jamais eu », ai-je clamé! « En 2050, 85% des francophones vivront en Afrique. Il est temps pour vous de prendre le contrôle de votre marché », ai-je ajouté à ces futurs diplômés en management.

Chauffeurs et étudiantes. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Puis, j’ai fait de même avec les étudiants du département Environnement. Avec la collaboration d’une étudiante de la promotion précédente de 2015-2017, Monique Laure Manikwe, qui travaille maintenant avec l’ONG Green Africa. On a proposé des projets de campagne pour mieux gérer les déchets à Yaoundé, au Cameroun. « Les populations des pays africains sont parmi celles qui produisent le moins de déchets ménagers au monde, mais il y a trop souvent des lacunes au niveau de leur gestion ». On a alors développé des solutions en marketing afin d’amener les familles de la commune de Yaoundé 1er à faire un grand ménage, puis à changer de comportement en triant ses déchets ménagers et en valorisant les matières résiduelles organiques qui permettraient de faire un compost vendu aux agriculteurs urbains... « Un peu plus de bio, un peu moins de Monsanto! », un positionnement qui devrait plaire aux écolos. Pour stimuler les participants au cours de cette semaine, j’ai aussi clamé qu’il y avait « Urgence climAfrique »!

Vendeur de fruits. Richard Leclerc, Publici-Terre.
Les meilleurs travaux du département Management seront envoyés à des représentants de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), tandis que nous attendons des réactions de Monique Laure Manikwe, de Green Africa, qui a déjà en main les huit documents présentés par les étudiantes et les étudiants du département Environnement. Je ne serais pas étonné que certaines idées soient retenues par l’une et l’autre de ces ONG.

À suivre!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire